Tout ce qui nous sépare

En 1991, Jil Caplan a eu son heure de gloire avec cette chanson où elle évoquait une rupture amoureuse et dont le refrain reprenait ad libitum « au nom de tout ce qui nous sépare ». Le slogan de Manuel Valls, inscrit sur le pupitre dans la salle d’Évry où il a déclaré sa candidature, m’est apparu aussi ambigu et contradictoire : « faire gagner tout ce qui nous rassemble ». Le propos me semble osé de la part d’un Premier ministre qui jugeait il y a peu qu’il existait deux gauches irréconciliables.

Fusibles

Dans l’esprit de la 5e République, qui avait été pensée et faite sur mesure pour le général de Gaulle, le chef de l’état était la clé de voûte des institutions. Le rôle du président et son autorité ont été encore renforcés par l’amendement de la Constitution prévoyant son élection au suffrage universel. Dans ce système, le président, au-dessus des partis, nomme le Premier ministre et approuve la constitution du gouvernement, chargé de mettre en œuvre et de conduire la politique de la nation, telle qu’elle a été définie par le chef de l’état.

J’y vais, j’y vais pas ?

Je ne parle pas des questions que se posait François Hollande sur sa candidature aux prochaines présidentielles, il y a d’ailleurs répondu ! Non je parle de mon hésitation dimanche dernier à aller ou non voter dans le cadre des primaires de la droite et du centre pour essayer de freiner l’irrésistible ascension de François Fillon.

Le jour d’après

La sidération des commentateurs politiques après l’annonce surprise de la non-candidature du président sortant à sa propre succession n’aura pas duré très longtemps. Tous ceux qui n’avaient rien vu venir s’empressent de nous expliquer que cette décision est des plus logiques et qu’à la vérité le président Hollande ne pouvait pas en prendre une autre. Quel dommage que leur clairvoyance s’applique uniquement au passé ! Du coup, je serais enclin à prendre leurs nouveaux pronostics avec une certaine prudence. Il s’en trouve même quelques-uns pour affirmer avec aplomb qu’ils avaient l’intime conviction que le président ne se représenterait pas.