On emmerde l’extrême gauche !

« Qu’en termes galants, ces choses-là sont dites ! » Au moins, le message a le mérite d’être clair et celui qui le porte, Yohan Pawer, qui ne représente guère que lui-même et son groupuscule Éros, fondé l’an dernier pour les besoins de sa propre cause, ne fait pas mystère de ses accointances avec l’extrême droite. Il s’est d’ailleurs présenté aux élections sous la bannière de « Reconquête », le parti d’Éric Zemmour. Il a annoncé sa présence au défilé organisé par le mouvement de l’inter-LGBT à l’occasion de la marche des fiertés ce samedi à Paris, comme dans de nombreuses capitales.

Les organisateurs reprennent une tradition solidement implantée et connue dans le monde anglo-saxon sous le terme de « gay pride » depuis les années 70 pour revendiquer une exposition de la cause arc-en-ciel, alors que ces autres militants cherchent à profiter de l’écho médiatique pour saper une revendication légitime, qu’ils veulent détourner à leur profit. Malgré leur absence de représentativité, ils auront déjà obtenu de la présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, la suspension de la subvention régionale au mouvement, sous le prétexte que l’affiche annonçant l’évènement constituerait « un message qui peut inciter à la haine ». À mon humble avis, elle n’a pas eu besoin de pressions trop intenses pour prendre ces positions. Le mouvement Éros accuse l’inter-LGBT d’être noyautée par le wokisme, un concept importé des États-Unis, où il sert de repoussoir aux partisans de Donald Trump pour discréditer leurs opposants. Malgré la poignée de militants qui devraient apporter une contradiction très minoritaire, on s’attend à une manifestation réunissant un public nombreux dans une ambiance festive.

On aimerait pouvoir en dire autant de son homologue en Hongrie, où la Pride prévue à Budapest se tiendra bien, mais sur fond de contestation et de confusion. La manifestation est interdite au nom d’une loi de 2021 qui empêche « la promotion d’une identité de genre différente du sexe de naissance, le changement de sexe et l’homosexualité » vis-à-vis des mineurs. Toutefois, le maire écologiste de Budapest a décidé de l’autoriser, ce qui pourrait entraîner des représailles de la part du régime du très conservateur Viktor Orban. La réponse est attendue cet après-midi dans la rue où les organisateurs attendent au moins 35 000 personnes. Il leur faudra beaucoup de courage et de détermination pour oser soutenir une cause dont le régime a fait son cheval de bataille depuis longtemps. Outre la répression physique sur place et les amendes encourues, les participants peuvent s’attendre à l’utilisation de l’intelligence artificielle et de la reconnaissance faciale pour constituer des fichiers où ils seraient catalogués pour le reste de leurs jours, avec les conséquences que l’on imagine.