La défense Jawad

Comme vous le savez si vous avez tant soit peu pratiqué le noble art des échecs, les grands joueurs ont souvent donné leur nom à des stratégies de défense, ensuite enseignées dans les académies pour l’édification des générations suivantes. On connait ainsi la défense Philidor, la défense Pirc ou Robatsch, dont l’efficacité est saluée par les connaisseurs. Je ne crois pas que l’on pourra en dire autant du système de défense adopté par Jawad Bendaoud, plus connu sous le surnom de « logeur de Daech », et ses coaccusés, au cours du procès qui se tient à Paris en ce moment.

La France profonde

Celle que les journalistes parisiens dénomment avec un certain mépris la région, la province, a une vie intense en dehors des actualités retenues par les grands médias nationaux. Cette France-là représente 18 millions de lecteurs fidèles pour plus de 68 organes de presse, pour s’informer de ce qui fait le tissu de leur environnement.

J’ai fait une intrusion dans ce vivier d’informations, du nord au sud, je vous en livre les résultats sous forme d’une petite revue de presse, non exhaustive.

Sus aux assocs'

Sans désigner nommément les coupables, la maire de Calais a clairement livré à la vindicte populaire les associations qui viennent en aide aux réfugiés dans sa commune à la suite des violents incidents qui ont opposé des Afghans et des Érythréens, entraînant l’hospitalisation de 13 d’entre eux, dont 4 dans un état critique. Natacha Bouchart s’en prend à ceux qui tentent de venir en aide aux migrants en les accusant de les instrumentaliser pour « exister » et « avoir une tribune ». Dans la foulée, elle prétend également que les migrants « choisissent » de vivre dans la précarité.

La méprise et le mépris

En parcourant d’un œil un peu distrait le flux d’informations quotidiennes dans lequel je puise le sujet de ces chroniques matinales, j’ai relevé la mention d’un départ volontaire de Gérald Darmanin, le ministre mis en cause dans une affaire de viol. Tiens, me suis-je dit, cette personne aurait donc retrouvé une sorte de dignité humaine, un respect de lui-même et de sa fonction qui le pousserait à présenter sa démission à titre conservatoire. Mieux vaut tard que jamais. Et mieux vaut partir volontairement qu’être tenu de le faire après une mise en examen.