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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mardi 22 juillet 2025 11:20
- Écrit par Claude Séné

C’est le nom donné techniquement à la demande d’audition ordonnée par la présidente de la cour d’assises du Tarn dans l’affaire du meurtre présumé de Delphine Jubillar par son mari, Cédric Jubillar, qui doit passer en jugement le 22 septembre prochain. Delphine a disparu dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, et son corps n’a jamais été retrouvé malgré des recherches près du domicile conjugal. Cédric Jubillar a nié officiellement toute responsabilité dans la mort probable de son épouse, mais aurait confié à un codétenu et une ex-compagne avoir tué Delphine et fait disparaitre le corps.
Récemment, il aurait renouvelé des « aveux » à une autre ex-compagne, rencontrée en prison où il a été placé en détention provisoire, qui en a fait part aux journaux, mais ne s’est pas présentée en gendarmerie pour déposer spontanément. C’est cette audition qui est désormais ordonnée avant le 31 juillet, afin que ses déclarations soient ajoutées au dossier après que des investigations complémentaires soient éventuellement menées. Comme les témoignages précédents, sous réserve de la découverte d’éléments de preuve de la culpabilité du mari, ces déclarations ne permettent pas de dégager une certitude. En l’absence de scène de crime, de corps, d’aveux ou de témoignages précis et concordants, voire d’indices matériels indiscutables, le procès qui va s’ouvrir ne pourra se baser que sur un faisceau de présomptions et le verdict sera probablement guidé par l’intime conviction. Toutes les investigations mènent à Cédric Jubillar, et il n’y a pas de coupable de rechange crédible dans le dossier, mais ce vide même permet à la défense de maintenir ses thèses. Les « confessions intimes » qu’il aurait faites peuvent très bien être des affabulations pures et simples, pour se rendre intéressant, et les destinataires de ces confidences peuvent être de mauvaise foi.
De l’avis de professionnels coutumiers de ce type d’affaires, le verdict sera compliqué à établir et difficile à prévoir. À moins d’un rebondissement permettant la découverte du corps sur les indications de l’accusé, le doute pourrait très bien profiter à la défense, malgré une personnalité qui ne joue pas en sa faveur. L’autre possibilité qui permettrait de lever l’incertitude serait évidemment que l’accusé passe aux aveux. Les semi-confessions adressées à des personnes extérieures sous le sceau du secret pourraient être une forme destinée à soulager sa conscience, sans en assumer les conséquences. Un procès bien mené peut parfois constituer un déclic qui amène les acteurs ou les témoins d’un crime à dire, consciemment ou non, une vérité cachée jusque-là. Notre système judiciaire est largement basé sur une culture de l’aveu, quand la justice anglo-américaine insiste plus sur les preuves et les éléments matériels. Le but est le même : rationaliser les jugements tout en tenant compte de chaque situation particulière. Au bout du procès de Cédric Jubillar, il y aura à coup sûr un verdict. Sera-t-il apaisant ? C’est moins certain.
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