Mauvaise mayonnaise

Tous les ingrédients avaient été rassemblés pour ajouter un nouveau chapitre à la « success story » de l’homme le plus riche du monde, le multimilliardaire d’origine sud-africaine, Elon Musk. Après l’élection de son nouvel ami, Donald Trump, à laquelle il a apporté un concours non négligeable, matériel et surtout financier, dont il vantait volontiers l’impact sur les électeurs hésitants, sans négliger l’influence exercée à longueur d’année par le biais du réseau social Twitter, rebaptisé X, soutien indéfectible des rumeurs et des fausses nouvelles à la gloire du candidat républicain. Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles avec la nomination de Musk à la tête du DOGE, l’organisme chargé de dégraisser l’administration fédérale pour faire des économies.

Et là, patatras ! la tâche allait se révéler impossible, du fait des contraintes imposées par des décisions du président en contradiction avec celles du PDG. Ajoutez à cela une attitude et des déclarations mal comprises de l’Amérique profonde, et la réputation positive du milliardaire se retournait complètement, entraînant dans sa chute la marque Tesla, le véhicule électrique auparavant en tête des ventes, qui subissait un renversement de tendance et une baisse considérable à la Bourse. On se souvient du clash retentissant entre les deux hommes forts. Elon Musk est retourné à ses affaires, mais le mal est fait, et il sera bien difficile de remonter la pente après les appels au boycott de certains de ses clients, mécontents de son engagement politique. Mais l’homme d’affaires n’avait pas dit son dernier mot, persuadé de détenir l’arme fatale qui consiste dans la création d’un nouveau parti, qui s’ajouterait aux traditionnels partis démocrates et républicains, ou, plus exactement, qui pourrait débaucher les déçus de ces grandes formations, et constituer une alternative.

Après en avoir fait une menace, Elon Musk a franchi le Rubicon et annoncé le lancement de sa formation politique. Il a retenu la leçon du Golfe du Mexique, rebaptisé par Trump, Golfe de l’Amérique, et le parti s’appellera : « Parti de l’Amérique ». Mais quand une mayonnaise commence à tourner, il ne sert souvent à rien de rajouter de l’huile pour tenter de la rattraper. Après l’annonce de dimanche dernier, l’action Tesla a encore perdu près de 8 % à l’ouverture de la Bourse de New York lundi. Jusqu’où ira Elon Musk et son ego surdimensionné dans cette surenchère politique ? Malgré une fortune colossale, déjà passablement écornée, la Constitution ne lui permet pas de se présenter personnellement à la présidence des États-Unis, puisqu’il n’est pas né sur le sol américain, et que Donald Trump menace de surcroit de lui retirer la nationalité américaine. Il lui reste une capacité de nuisance non négligeable. Il pourrait investir dans quelques états clés en y présentant des candidats contre Trump dont la majorité aux deux chambres du Congrès est très courte, et cela dès l’année prochaine.

Commentaires  

#1 jacotte 86 09-07-2025 11:36
y a qu'a!!!
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