Dans les pas d’Alfred Nobel

Y penser toujours, n’en parler jamais. Donald Trump en est persuadé, il mérite largement le prix Nobel de la Paix, qu’il aurait dû recevoir dès son premier mandat pour l’ensemble de son œuvre, sans la partialité évidente du comité chargé par le parlement norvégien d’attribuer le prix. Selon lui, et pour conjurer le mauvais sort, le Nobel de la Paix est toujours décerné à une personnalité « de gauche », une catégorie englobant les plus modérés des démocrates, dont il ne fait en aucun cas partie. Cet ostracisme doit paraître profondément injuste au milliardaire américain, qui, après tout, ne ferait rien d’autre que de chercher un apaisement des conflits pour favoriser les affaires.

Le bébé et l’eau du bain

C’est aujourd’hui que commence à l’Assemblée nationale l’examen du projet de loi sur la création d’une holding regroupant France Télévisions, Radio France, et l’INA. Le bébé est présenté par la ministre de tutelle de l’audiovisuel, Rachida Dati, qui en a fait visiblement une affaire très personnelle, bien que le texte remonte bien avant sa nomination au ministère de la Culture. Pour cause de COVID, puis de dissolution, puis d’embouteillage législatif, le texte a été retardé, au point de risquer de télescoper la campagne des municipales, où la ministre, candidate à la mairie de Paris, aimerait se prévaloir d’un succès sur un projet qui lui tient à cœur.

On emmerde l’extrême gauche !

« Qu’en termes galants, ces choses-là sont dites ! » Au moins, le message a le mérite d’être clair et celui qui le porte, Yohan Pawer, qui ne représente guère que lui-même et son groupuscule Éros, fondé l’an dernier pour les besoins de sa propre cause, ne fait pas mystère de ses accointances avec l’extrême droite. Il s’est d’ailleurs présenté aux élections sous la bannière de « Reconquête », le parti d’Éric Zemmour. Il a annoncé sa présence au défilé organisé par le mouvement de l’inter-LGBT à l’occasion de la marche des fiertés ce samedi à Paris, comme dans de nombreuses capitales.

Les cadors du mensonge

Qui constitue une des assises de notre culture politique.

Tous les hommes politiques doivent mentir, sinon on ne voterait pas pour eux ! Les citoyens récriminent, mais leur vote fait douter de leur volonté de changement, ils préfèrent parfois qu’on leur mente pour garder un peu d’espoir dans l’avenir.

Pour un homme politique, encore pire pour un homme d’État, le mensonge permet d’accéder au pouvoir et/ou de s’y maintenir.

Dérapages incontrôlés

Les États-Unis la réclamaient depuis longtemps. L’augmentation des budgets de la défense des pays européens membres de l’OTAN jusqu’à 5 % du PIB est passée comme une lettre à la poste pour les 32 pays concernés, y compris la France. La nécessité d’un réarmement dans un monde où les conflits sont malheureusement courants a fait consensus. Mais le plus dur reste à venir. Il va falloir trouver le financement dans un contexte économique difficile. Les solutions consistant à taxer les plus riches étant écartées par le gouvernement, il faudrait rogner les dépenses, y compris en taillant dans les budgets « sensibles », comme la Santé ou l’éducation, ce qui serait, de surcroît, un mauvais calcul à moyen et long terme.