Le diable boiteux

Souvenons-nous. Pour se faire élire, Emmanuel Macron a proclamé haut et fort qu’il souhaitait s’appuyer à la fois sur la droite et sur la gauche, chacune étant considérée comme indispensable, à la façon de nos deux jambes. Si l’on a bien vu l’influence de la jambe droite depuis qu’il est parvenu au pouvoir, celle de la jambe gauche tarde à se faire sentir. C’est pourquoi les zélotes du président des riches faisaient miroiter un plan anti-pauvreté, supposé rééquilibrer la démarche présidentielle, tellement claudicante que cela finit par se voir et que l’exécutif baisse dangereusement dans les sondages.

La poudrière

Ce genre de faits se déroule habituellement dans les quartiers « chauds » de Marseille ou en région parisienne. On ne s’attend pas à ce qu’ils arrivent dans une ville comme Nantes, à première vue assez tranquille. Et pourtant, c’est bien dans le quartier du Breil Malville, que je connais assez bien pour y avoir exercé une dizaine d’années comme psychologue scolaire, qu’un jeune homme a été tué par un CRS au cours d’un banal contrôle d’identité, provoquant une bouffée de violence dans tous les quartiers sensibles de la ville.

Noblesse de cloche

Si une journée où l’on n’a rien appris est une journée de perdue, je vais peut-être sauver la vôtre, tout comme j’ai sauvé la mienne, grâce à l’élection à la tête du MEDEF de Geoffroy Roux de Bézieux. La particule ne vous aura pas échappé, et l’appartenance à la noblesse semble un avantage incontestable depuis la première présidence du syndicat patronal par le baron Ernest-Antoine Seillère. À défaut d’aristocratie, on pourra se prévaloir avec bonheur d’appartenir à une lignée, comme Pierre Gattaz, prédécesseur du tout récent président, dont le père avait dirigé le CNPF, l’ancêtre du MEDEF.

Sans déconner ?

Pardonnez-moi ce titre un peu trivial. Il exprime ma stupéfaction à l’écoute de la déclaration de Nicole Belloubet, ministre de la Justice, en réaction à l’évasion spectaculaire de Redoine Faïd de la prison « modèle » où il était détenu. La garde des Sceaux, au micro d’Europe 1, a indiqué avec une prudence certaine : « Il y a peut-être eu une défaillance ». Sans déconner ? Peut-être ? Elle n’en est pas sûre ? Un gars condamné à 25 ans de réclusion criminelle pour une tentative de braquage qui a mal tourné, entrainant la mort d’une policière ?