La surenchère perpétuelle

Voyons. Quelle est la vague sur laquelle il est le plus facile de surfer en ce moment ? J’ai ! L’horreur suscitée par les lâches attentats de Bruxelles et le sentiment d’impuissance qui en découle. Que faire ? Une loi, bien sûr ! Et c’est Nathalie Kosciusko-Morizet, candidate déclarée récemment aux primaires de la droite, qui a dégainé la première. Sa brillante idée, inspirée d’un vieux projet de loi du FN, serait de rendre la perpétuité perpétuelle pour les auteurs de crimes terroristes. Déjà, on se pince. La perpétuité, ça veut bien dire ce que ça veut dire, non ?

La guerre innommable

Le premier ministre, Manuel Valls, ne cesse de le répéter. Selon lui, nous serions en guerre. Le président Hollande soutient que le terrorisme nous a déclaré une guerre que nous n’avons pas voulue et qu’il nous faut à présent assumer et gagner. Si l’expression a la vertu de vouloir provoquer une réaction de solidarité nationale et de mobilisation contre un ennemi, elle trouve rapidement ses limites et pourrait se révéler contre-productive. Au sens traditionnel du terme, une guerre se déclare et se déroule d’état à état. Se dire en état de guerre reviendrait à reconnaitre le statut d’état islamique à une organisation à laquelle cette qualité est déniée par le terme « officiel » de Daech.

Bismuth au Brésil

Les évènements tragiques qui se sont déroulés en Belgique ont éclipsé à juste titre une nouvelle pourtant très attendue du côté de Paul Bismuth, alias l’ancien président de la République, à la traine dans les sondages, et qui pourrait avoir les plus grandes difficultés à concrétiser sa candidature aux primaires de la droite et de la droite, puisque le centre se dérobe de plus en plus dans cette course au plus gros ego. La Cour de cassation a validé définitivement les écoutes judiciaires qui ont permis la mise en examen de Nicolas Sarkozy pour corruption et trafic d’influence.

La fourmilière

Deux explosions ont retenti ce matin dans le principal aéroport belge de Zaventem à Bruxelles et ont fait plusieurs victimes, un bilan encore provisoire, mais certainement très lourd, on parle d’une dizaine de morts et de nombreux blessés. Impossible de ne pas faire le lien avec le coup de filet qui a abouti à l’arrestation de Salah Abdeslam il y a quelques jours dans le quartier devenu célèbre de Molenbeek. Quand le logisticien terroriste avait été délogé de son refuge au cours d’une perquisition de routine à Forest, l’expression de « coup de pied dans une fourmilière » a été utilisée par la presse, à juste titre me semble-t-il.