Souriez, Big Brother vous regarde

La décision du tribunal administratif de Rouen, saisi en référé, de limiter l’utilisation de drones pour surveiller le défilé du 1er mai au Havre, fera-t-elle jurisprudence ? Des recours similaires ont été déposés par l’Association de défense des libertés constitutionnelles et le Syndicat des avocats de France, à Bordeaux, Paris et Lyon. D’autre part, le Conseil d’État doit se prononcer le 15 mai sur la validité des arrêtés préfectoraux qui autorisent l’emploi de ces engins volants dans le cadre du maintien de l’ordre. La crainte des organisations de défense des libertés individuelles, c’est évidemment d’un usage à des fins d’identification de citoyens ordinaires pour porter atteinte au droit de grève ou de manifestation.

Patience : vertu ? Faiblesse ?

Cette capacité à faire preuve de résignation, voire de courage, pour supporter avec persévérance une activité sans se décourager. C’est aussi une aptitude à se maîtriser face à une attente, à rester calme dans une situation de tension, de tolérance face à la provocation.

Sa représentation allégorique est une jeune femme, cheville enchaînée à un rocher, attendant l’érosion du rocher qui la libérera par le goutte-à-goutte d’une source (visible à la galerie palatine à Florence dans le palais Pitti). Ce n’est peut-être pas un hasard, la patience est peut-être très féminine !

Même pas peur !

C’est apparemment le mot d’ordre de l’Élysée pour la finale de la Coupe de France de football qui aura lieu ce soir au stade de France. Il s’agit de démontrer le courage du Président, qui se rendra comme prévu et comme c’est la tradition à Saint-Denis pour remettre le trophée à l’équipe gagnante. Tout en cultivant son côté bravache qui n’a peur de rien, Emmanuel Macron a pris un maximum de précautions pour parer à toute éventualité. Le préfet de Seine-Saint-Denis aura beau jurer ses grands dieux qu’il n’a subi aucune pression, on lit entre les lignes qu’il a bien écouté la voix de son maître.

Déjà-vu

Vous connaissez ce sentiment diffus qui nous fait croire, alors que nous vivons une situation présente, que nous avons déjà vécu ces évènements, et qu’ils sont en réalité des souvenirs ou des réminiscences. C’est un peu l’impression que me laisse le fait-divers récent de la mort de la petite Rose âgée de seulement cinq ans, dans lequel c’est un adolescent de 15 ans qui est soupçonné de l’avoir tuée. Comme souvent en pareil cas, l’émotion est vive dans l’entourage, en particulier la famille, mais aussi dans la population, locale ou nationale, et la tentation est grande d’extrapoler une situation singulière pour en tirer des enseignements généraux.