La France du bout du monde

Soyons honnêtes. Ce que je sais de la Guyane tiendrait sur un feuillet ou deux, bien qu’il s’agisse d’une collectivité française. Deux noms émergent symboliquement : Cayenne et le bagne qui lui était attaché, et Kourou, pour la base spatiale et ses fusées Ariane. Un vaste territoire occupé par la forêt amazonienne, dont seule la bande littorale est véritablement peuplée. Avec les autres territoires dits ultramarins, la Guyane est un vestige de l’empire colonial français, qui est supposé bénéficier des mêmes droits que la métropole, mais qui souffre en réalité d’un retard de développement, et dont le statut particulier peine à favoriser un niveau de vie comparable.

Tout est perdu fors l’honneur…

Laissez-moi vous conter un morceau d’histoire. Nous sommes en 1524, François 1er débute une campagne en Italie contre les impériaux pour reprendre quelques villes importantes. Après avoir repris Milan, il décide d’assiéger Pavie. Ayant peu de chances de vaincre l’armée ennemie menée par un noble félon, Charles de Bourbon, qui a fait allégeance à Charles Quint, il aurait pu lever le siège, mais un de ses conseillers lui dit : « un roi de France ne recule pas devant ses ennemis, et ne change pas ses projets d’après leurs caprices ». Blessé, son armée en déroute, fait prisonnier en Espagne, il aurait écrit à sa mère pour n’avoir pas fui « de toute chose ne m’est demeuré que l’honneur »… Ce qui reste relatif, puisqu’il accepta sa libération contre une forte rançon, et l’échange de ses deux fils qui prirent sa place en captivité pendant quatre ans !

Ce n’est qu’un début

Dans le feuilleton des aventures présidentielles de François Fillon, j’avais raté un épisode, celui de l’émission avec David Pujadas, dans laquelle le candidat « souffre-douleur » des médias et de l’opinion est revenu sur les accusations dont il fait l’objet. Fidèle à sa tactique perdante depuis le début des révélations du Canard enchainé, il a tenté de faire croire à un complot dont il serait victime et dont l’auteur ne serait autre que François Hollande. Selon ses dires, il faut croire que le président encore en fonction pour quelques semaines aurait la rancune tenace.

Au bon beurre

Les ralliements à Emmanuel Macron se succèdent selon un planning apparemment préparé, savamment étudié pour ne pas donner l’impression de provenir exclusivement de la droite ou de la gauche, ce qui ruinerait la stratégie visant à ratisser le plus large possible. Après avoir accueilli d’anciennes « gloires » issues des rangs de la droite, comme Dominique Perben, ancien garde des Sceaux, ou Alain Madelin, qualifiés immédiatement de « has been » par leurs anciens amis, la maison En marche a fait une bonne place à des ministres issus du gouvernement, officiellement de gauche.