
Travailleuses, travailleurs*… suite 2
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le dimanche 25 mai 2025 10:21
- Écrit par L'invitée du dimanche

Les acquis de Grenelle : des accords sur la sécurité de l’emploi, des mesures pour assurer le reclassement quand il y a fusion ou concentration, revalorisation des salaires par une augmentation générale du taux horaire (SMIG), révision des barèmes du salaire minimal, en 1970 le SMIC remplace le SMIG, garantie du pouvoir d’achat pour les salariés les plus faibles, accord sur la mensualisation, garantie salariale pour les jours fériés, modalités d’indemnisation en cas de maladie…
Les ouvertures de négociations par branche et dans les entreprises augmenteront les acquis de Grenelle, 1970, accords sur la formation professionnelle, 1982, les lois Auroux assurent la protection des libertés individuelles, l’obligation de négociations collectives sur les salaires et la durée du travail, recours au conseil des prud’hommes… 2016, la loi EL Khomri assouplit le Code du travail, assure de nouvelles protections, plus de marge pour les négociations, des mesures pour favoriser l’embauche…. 2017, une ordonnance sur le travail continue dans la logique du développement du dialogue social grâce à la reconnaissance de la section syndicale d’entreprise acquise en 68.
De 1974 à 1986, une grave crise économique cause la rupture de l’union de la gauche, et de l’entente de la CGT CFDT, on constate une dispersion des salariés.
Aujourd’hui, malgré l’affaissement du droit au travail, l’extension du chômage de masse, l’ampleur des fermetures et les exclusions, il existe toujours une forte demande à l’égard des syndicats : 62 % des salariés les estiment combatifs, 57 % utiles, 39 % qu’ils n’en font pas assez.
Ils restent puissants, ils défendent les intérêts de leurs adhérents dans la vie professionnelle, plus de 2 millions de syndiqués, sur 30 millions de salariés, 18 % dans le secteur public 8,4 % dans le secteur privé.
La CFDT est la première organisation syndicale tous secteurs confondus, 26,58 % des syndiqués, suivie par la CGT, 22,21 %, puis FO troisième place avec 14,90 %.
Leur financement est assuré par les cotisations de leurs adhérents, mais aussi par une subvention de fonctionnement de 0,2 % de la masse salariale de l’entreprise (407 millions pour EDF-GDF par exemple) et par les moyens humains offerts par l’État, qui représentent 1,3 milliard sous la forme de mis à disposition d’agents, de décharges horaires, de locaux mis à disposition, 1, 6 milliards pour le secteur privé ! la loi du 5 mars 2014 crée un fonds paritaire national donnant une subvention d’État (147 millions en 2023) !
Avec les organisations patronales, ils gèrent le circuit de la formation professionnelle pour 6,3 milliards, et les grands organismes de la Sécurité sociale aux commandes de l’Unedic. Ils font vivre des milliers de militants promus administrateurs.
En tant que personne civile, ils sont propriétaires, ils investissent leurs économies, 350 millions pour la CFDT, 42 millions pour la CGT, ils se portent très bien malgré la baisse de leur représentativité, leur instance, le CSE, ex CE, informe, consulte toutes décisions relatives à la vie et la gestion d’entreprise, facilite l’accès aux activités sociales et culturelles.
Ils représentent un pouvoir institutionnalisé incontournable dans les rapports entre partenaires sociaux, un véritable corps intermédiaire de la démocratie, bien que non élus, c’est une organisation de la société civile qui dialogue avec les politiques.
*Hommage à Arlette Laguiller, première femme à se présenter aux présidentielles, porte-parole de lutte ouvrière, souvent élue déléguée du personnel à la section syndicale qu’elle a créée au Crédit Lyonnais, membre du CE, détachée à FO, ne séparant pas combat politique et syndical !
L’invitée du dimanche