Nivellement

Le mélange des genres à la télévision n’a jamais été plus florissant qu’en cette période pré-préélectorale. Les politiques continuent de participer aux émissions grand public dans des shows que les Américains qualifient d’infotainment, un condensé d’information et de divertissement, un passage obligé pour les vedettes comme pour les responsables politiques, incluant même le président des États-Unis. Ces émissions sont soigneusement préparées, des auteurs étant chargés de fournir les traits d’esprit et les réparties « improvisées » démontrant le sens de l’humour de l’invité, tandis que l’animateur bénéficie du prestige et de l’audience amenée par la personnalité.

Martine sort du bois

Au moment de la campagne des primaires de la gauche en 2011, Martine Aubry avait pointé les imprécisions de son concurrent de l’époque, un certain François Hollande, en citant un proverbe attribué à sa grand-mère : « quand c’est flou, c’est qu’il y a un loup ». Déjà à cette époque, la maire de Lille opposait droite dure et gauche molle, dont elle pensait qu’elle n’aurait aucune chance. C’est peut-être la raison pour laquelle le candidat Hollande avait ensuite gauchi son discours, se faisant élire sur un programme social ambitieux, contre la finance qui était son ennemi de l’époque.

Machiavel

Le Medef en avait rêvé, Manuel Valls l’a fait. Et il ira jusqu’au bout, formule vague qui rappelle quand même celle d’Alain Juppé, qui se disait « droit dans ses bottes » quand son gouvernement mettait la France dans la rue en 1995. Il s’agit bien sûr de la loi sur le Code du travail, improprement baptisée loi El Khomri, dont la pauvre ministre du Travail n’avait visiblement jamais entendu un traitre mot avant sa nomination. Et des mots traitres, ce n’est pas ce qui manque dans un texte destiné avant tout à faciliter les licenciements, en prétendant favoriser les embauches.

Sale temps

Sale temps pour les thermomètres. Alors que la fièvre n’en finit pas de monter à Calais, le gouvernement a décidé de démontrer son impuissance en décrétant l’évacuation de la zone sud de la jungle, dans une tentative désespérée de camoufler le problème à défaut de pouvoir le résoudre. Les associations qui tentent de venir en aide aux migrants auront beau expliquer que ce type d’initiative a un effet contraire à celui qui est affiché en dispersant les bénéficiaires de leur action, rien n’y fait. Les pouvoirs publics continuent d’être sourds et aveugles en proposant des solutions inefficientes.