L’addition

Dans les temps éloignés où je m’initiais aux joies du calcul, mon maître d’école nous serinait à juste raison que l’on ne pouvait pas additionner des carottes et des pommes de terre et qu’à s’y essayer, on pouvait à la rigueur obtenir une soupe, mais en aucun cas un résultat mathématique. Les mêmes règles président à l’arithmétique électorale et conduisent à éviter d’additionner hâtivement les suffrages de deux candidats quand ils semblent défendre les mêmes convictions. Il est pourtant très tentant de considérer l’addition des intentions de vote en faveur de Hamon et de Mélenchon.

Un drôle d’attelage

C’est ce terme d’attelage qui a été le plus utilisé par la presse pour désigner l’alliance passée entre François Bayrou et Emmanuel Macron. La métaphore est intéressante. Elle permet de souligner à la fois la similarité des deux personnages et leurs différences. La première des exigences concernant un attelage, c’est de tirer dans le même sens, ce qui est loin d’être gagné dans le cas qui nous intéresse. Nous avons même une expression pour cela : quand les équipages tirent à hue, c’est-à-dire à droite, et à dia, c’est-à-dire à gauche, la charrette a peu de chances de sortir de l’ornière où elle s’est embourbée.

Cochons qui s’en dédisent

Ceux qui l’aiment prendront l’autocar. François Bayrou a donc choisi Macron, après en avoir dit pis que pendre il n’y a pas si longtemps. Selon lui, Emmanuel Macron était le candidat des forces de l’argent, celui qui avait pris la succession de Sarkozy et de DSK, et il se montrait très sceptique sur ses chances de succès. Rien, ou presque, n’a changé depuis ces déclarations, si ce n’est que le président du Modem a exprimé son désaccord avec la thèse de Macron concernant le colonialisme qui serait un crime contre l’humanité.

Le bus et le combi

C’est aujourd’hui que François Bayrou va mettre un terme au suspense insoutenable qui entoure sa déclaration de candidature à l’élection présidentielle. Cela fait déjà longtemps que le président du Modem laisse planer un doute sur sa participation éventuelle. On se souvient de son soutien à Alain Juppé pour les primaires de la droite et du centre. Il laissait comprendre qu’il « n’irait pas » si son poulain l’emportait, mais qu’il se réservait le droit de concourir dans le cas contraire. Le « pénélopegate » a rebattu les cartes et François Bayrou s’est donné jusqu’à aujourd’hui pour annoncer sa décision.