Delphine or not Delphine?

Voilà la question. Depuis sa nomination en 2015 à la tête de France Télévisions après une brillante carrière chez France Télécom devenue Orange, je suis tenté de faire cette blague sur Delphine Ernotte. Elle incarne une forme de management par la bureaucratie, en donnant l’impression d’être totalement déconnectée du monde réel. Sa candidature semble avoir été imposée au CSA par un réseau de copinage dénoncé à l’époque par les rédactions de France 2 et France 3, dans une procédure « opaque et antidémocratique ».

Un vrai festival

Commençons par la bonne nouvelle : on a retrouvé la 7e compagnie, que l’on croyait perdue corps et biens. Après un retard à l’allumage de la nomination du Premier ministre, le report d’une journée de l’annonce du gouvernement ne laissait augurer rien de bon, et les journalistes d’information s’apprêtaient à vivre une semaine difficile dans la peau de représentants de meubles contraints de garder l’antenne au-delà du raisonnable, en ayant dépassé depuis longtemps le point Nelson Montfort, celui où il ne reste plus rien à dire. Finalement, il aura suffi d’une petite journée supplémentaire pour découvrir le casting ministériel.

Empêchement

La route est encore longue qui pourrait amener le Congrès américain à prononcer une mesure d’« impeachment », telle que celle dont le président Nixon a été menacé et qui l’a conduit à démissionner en 1974 après le scandale du Watergate. Cette hypothèse ne paraît toutefois plus aussi improbable qu’auparavant, tant Donald Trump accumule ces derniers temps les gaffes et les bévues, tout en traitant l’opinion et les représentants élus avec une désinvolture qui confine au mépris. La procédure prévoit une phase de mise en accusation devant la chambre des représentants et une phase de procès devant le Sénat.

Le droit et l’usage

Le président de la République fraîchement élu vient de désigner le Premier ministre et l’a chargé de constituer le premier gouvernement de son quinquennat, selon l’article 8 de notre Constitution. Il respecte ainsi formellement la procédure prévue par nos institutions et il applique strictement le droit constitutionnel. Cependant, notre Constitution avait été taillée sur mesure pour un homme, le général de Gaulle, et ne prévoyait pas explicitement le cas où le président de la République ne disposerait pas d’une majorité dans le pays, qui se traduirait par une majorité parlementaire.