Un petit pan de mur jaune

Le 10 décembre prochain, ce sera la date anniversaire d’un meeting qui est peut-être l’évènement fondateur du succès d’Emmanuel Macron, celui qui le propulsera à la tête de l’état en déjouant tous les pronostics, y compris les miens. Sur le moment, je n’y ai vu que la maladresse d’un néophyte, en train de s’esquinter la voix et prenant le risque de ne plus pouvoir parler jusqu’à l’élection, ce qui aurait été un sérieux handicap. On retiendra la phrase de fin dans un discours d’une heure quarante-cinq, où le candidat s’époumone en hurlant dans son micro : « parce que c’est nôôôôtre proooooojeeeeeet ! »

Consentement

Il se dit tout et n’importe quoi à propos du supposé consentement dans les affaires de relations entre des adultes et des adolescents ou même des enfants. Une décision de justice récente a scandalisé l’opinion quand un homme de 30 ans a été acquitté après avoir eu des relations sexuelles avec une fillette de 11 ans, sous prétexte qu’il n’était pas démontré qu’il aurait abusé d’elle par « contrainte, violence, surprise ou menace », qui est la définition même aux yeux de la loi, du viol, en cas de pénétration, ou de l’agression sexuelle.

La loterie des grandes causes

Quel est le point commun entre le loto et la déclaration d’Emmanuel Macron concernant l’égalité entre les hommes et les femmes, qui en fait la grande cause nationale de son quinquennat ? Elle tient dans un slogan des années 80 des campagnes publicitaires de la Française des jeux, qui proclamait : « Le loto, c’est facile, c’est pas cher et ça peut rapporter gros ». Samedi dernier, le chef de l’état s’est fendu d’un discours à l’occasion de la journée internationale pour l’élimination des violences faite aux femmes.

Un goût amer

C’est sûrement celui qui restera à la fin de cette année, distillé par un cynisme ambiant de plusieurs années sur lequel je voulais m’arrêter ce matin.

Pour ce faire, consciencieuse, j’ai approfondi un peu cette notion que mes professeurs de philosophie n’avaient pas trouvé opportun de développer. À ma grande surprise, j’ai découvert que c’était une doctrine matérialiste, anticonformiste, qui prônait vertu et sagesse dans une liberté radicale face aux conventions. Les armes du sage cynique, qui se contente du minimum pour ne souffrir d’aucun manque, sont la profération de maximes ironiques, et la transgression de tous les interdits, estimant qu’aucune règle sociale n’est essentielle.