Rien ne sert de courir

Nous avons beaucoup glosé sur le déclin français en matière de recherche, notre pays étant le seul membre permanent du Conseil de sécurité à avoir été incapable de mettre au point un vaccin contre le covid-19, alors que les États-Unis, la Chine, la Russie ou l’Angleterre en proposaient tous au moins un. Alors nous ne pouvons que nous féliciter d’apprendre que Sanofi, qui n’a jamais baissé les bras malgré l’échec de sa formule initiale, est parvenu à développer un nouveau traitement, aussi efficace sinon plus que ceux de ses concurrents.

La première gorgée de bière

Elle va avoir une saveur particulière pour ceux qui en sont amateurs, cette première gorgée de bière. Parce que vous pourrez la prendre à la terrasse de votre café favori, à condition que, comme le rappellent les affiches de corrida, « le temps le permette ». Et aussi que les tables ne soient pas trop serrées et que vous n’ayez pas trop d’amis dans la vraie vie. Sinon, vous pouvez toujours continuer les apéros virtuels via Zoom ou autre, mais ce serait dommage de ne pas profiter d’une liberté retrouvée.

Une manif pour tous ?

Peut-être. Les syndicats de police appellent à manifester demain 19 mai devant l’Assemblée nationale, au cours d’une « marche citoyenne » destinée à soutenir les forces de l’ordre après la mort d’Éric Masson à Avignon. Et devinez quoi ? Non seulement la manifestation ne sera pas interdite, comme celle de samedi dernier en faveur du peuple palestinien, mais elle sera même encouragée par le ministre de l’Intérieur en personne, qui n’y a vu aucune trace d’antisémitisme, et pour cause, et ne se sent pas particulièrement visé non plus par les revendications des policiers.

Concurrence victimaire

Plus victime que moi, tu meurs. Je suis frappé de constater à quel point le statut de victime est revendiqué de nos jours, que ce soit à titre personnel, ou au nom d’un groupe auquel on se sent appartenir. Au cours de sa garde à vue, le meurtrier présumé des Cévennes, non seulement a reconnu sans difficulté avoir tué son patron et un de ses collègues, mais aurait défendu son bon droit à le faire. Il tenait beaucoup à expliquer en quoi il se sentait menacé dans son travail, où il estimait être victime d’injustice pour non-paiement d’heures supplémentaires.