Une vocation tardive

Je dois le reconnaitre, je n’ai pas fait partie des supporters de Jacques Toubon quand il a été nommé en juin 2014 Défenseur des droits en remplacement de Dominique Baudis, décédé peu avant. Son passé ne plaidait pas franchement pour lui. Ce pilier de la Chiraquie avait à 73 ans occupé de nombreux postes ministériels sans laisser une image particulièrement progressiste. On se souvient de son passage à la Culture après l’irremplaçable Jack Lang quand on disait que c’était sa femme qui connaissait les artistes et les œuvres. Il aura aussi laissé une loi imposant des quotas de chanson française à l’occasion de son ministère à la Francophonie.

Suivez le bœuf

Vous l’aurez remarqué, je suis d’humeur à regarder dans le rétro en ce moment. Ce slogan date en effet du début des années 60 quand les ministres successifs du Commerce intérieur, Fontanet puis Misoffe, s’étaient mis en tête d’inciter les Français à manger plus de viande. Le seul petit problème, c’est que la viande bovine venait d’augmenter dans des proportions considérables, et qu’il s’agissait donc essentiellement de faire baisser le prix tout en consommant davantage. Cette campagne de promotion d’une grande cause nationale, puisque la publicité était interdite à la télévision, n’aura connu qu’un succès limité, tout en suscitant les moqueries des humoristes.

Les nouveaux experts

Vous connaissez comme moi, et probablement mieux, ces séries télévisées qui mettent en scène des experts extraordinaires, capables de faire parler le moindre mégot de cigarette ou l’ADN d’un cheveu abandonné sur une scène de crime. Grâce aux progrès de la police scientifique, les affaires criminelles sont élucidées sans le moindre doute possible. Tout est clair comme de l’eau de roche, on a envie de s’écrier « bon sang ! Mais c’est bien sûr ! » comme au bon vieux temps des « cinq dernières minutes », pendant que Madame Maigret apporterait de la bière et des sandwiches à son Jules de mari.

Droit comme un Z

 

C’est le surnom que donnait le Canard enchainé au journaliste et écrivain Michel Droit, oublié à juste titre des jeunes générations, dont la notoriété se limitait à l’hagiographie servile du général de Gaulle et de son régime au moment de son retour aux affaires à partir de 1958. Le caricaturiste maison le présentait toujours courbé, dans l’attitude du bossu de Paul Féval, invitant les puissants à toucher sa bosse pour leur porter chance. Tout en servant aveuglement son seul et unique maitre, à défaut de conviction personnelle, Michel Droit était du moins constant dans son attachement.