La fée électricité

Quand une petite tempête m’a privée de ses bienfaits (bloquée dans le noir, mes volets sont électriques, voiture bloquée, portail électrique, pas de chauffage, panique à bord pendant plus de quatre heures), je l’ai maudite. J’ai pris conscience qu’on était son esclave dans notre vie moderne suspendue à cette ressource que l’on a fini par penser naturelle comme l’eau courante. Pourtant, si l’on y réfléchit, on ne profite vraiment de ses dons que depuis le milieu du XIXe siècle.

Pâté d’alouette

Vous connaissez la recette du pâté d’alouette : un cheval, une alouette. Vous mélangez soigneusement, salez, cuisez, c’est prêt. D’aucuns prétendent que l’on reconnait plus le goût du cheval que celui de l’alouette, mais je pense qu’ils sont de parti-pris. L’analyse que font les syndicats dits « réformistes » de la nouvelle mouture de la loi sur le travail me paraît s’apparenter largement à cette recette de cuisine concoctée par le chef marmiton qui dirige le gouvernement. Pour justifier leur adhésion à des mesures qui sont manifestement défavorables aux salariés dont ils sont censés défendre les intérêts, ils mettent en avant des dispositions marginales, dont l’impact sera très faible.

Canular

1er avril oblige, je porte une attention particulière à la presse écrite ou parlée afin de débusquer les fausses nouvelles que tout journaliste qui se respecte se croit obligé de glisser dans le flot de l’actualité pour mettre à l’épreuve notre sagacité et notre attention. En la matière, il existe au moins deux stratégies. La première consiste, comme à France Inter, à faire appel à des humoristes patentés, et à faire précéder les blagues de sortes de guillemets radiophoniques, une manière de nous dire : « attention ! Ce qui suit est un énorme poisson d’avril, n’y croyez surtout pas. »

Cohabitation

En entendant François Hollande déclarer « qu’il constatait que l’Assemblée nationale et le Sénat n’étaient pas parvenus à se mettre d’accord sur un même texte » et « décider de clore le débat constitutionnel » sur la déchéance de nationalité, j’ai pris brusquement conscience qu’il n’aurait pas dit autre chose si nous étions en situation de cohabitation. Comme si, lui, président, il était confronté à une majorité hostile, comme cela a pu être le cas de Mitterrand ou de Chirac en leur temps. À la différence de ses prédécesseurs, le premier ministre et le gouvernement sont encore acquis à sa cause, surtout depuis qu’en sont partis les plus contestataires, dont l’ex-garde des Sceaux, Christiane Taubira.