Préparez vos mouchoirs

Les prétendants à la primaire de la droite et du centre sortent du bois les uns après les autres et commencent à dévoiler leurs recettes pour se démarquer de la concurrence et se faire désigner pour être le champion de leur camp en novembre 2016. Alors, je sais bien que le clan des déçus du hollandisme ne cesse de faire de nouvelles recrues, sans compter ceux qui n’y ont jamais cru, mais le potage qu’on nous prépare n’a rien d’une potion magique, à part peut-être pour une minorité de privilégiés, dont le pécule n’a jamais vraiment diminué, et qui pourrait en tirer encore plus de profits.

L’accent de la cime

Vous me voyez venir. Avec un titre pareil, peu de suspense sur le sujet du jour. Tous vos médias, radios, télé, internet ne parlent que de ça : la réforme de l’orthographe adoptée en 1990 va être appliquée dans les programmes et les manuels scolaires à la rentrée prochaine. Cette simplification préconisée par l’Académie française il y a 25 ans a finalement été peu appliquée, du fait de son caractère non contraignant. La mesure la plus emblématique concerne la disparition de l’accent circonflexe sur les i ou les u dans la plupart des cas, excepté lorsqu’il témoigne d’une nuance de sens.

Fumer tue

Mais pas le ridicule. Impossible actuellement d’ignorer les effets néfastes du tabac, rappelés déjà en gros caractères et qui supplanteront bientôt les marques dans les futurs paquets « neutres ». En dehors de son sens littéral, dans la langue verte chère à Albert Simonin, mais largement tombée en désuétude, fumer veut également dire tuer. C’est dans cette acception qu’il est employé dans un spot publicitaire gratiné en vue de promouvoir une marque suisse de montres. On y voit Gérard Depardieu en chasseur français poser avec son trophée et déclarer : « pour fumer un cerf, il faut toujours être à l’heure… »

Coupable, forcément coupable

La décision de François Hollande d’accorder une remise gracieuse d’une partie de la peine infligée à Jacqueline Sauvage par deux jurys populaires successifs est intervenue plus rapidement que prévu et devrait permettre une libération conditionnelle dans un délai de quelques semaines. Cette grâce n’annule pas la condamnation, mais permet d’appliquer des circonstances atténuantes à cette femme autant victime que bourreau de son mari. Elle ne remet pas en cause non plus la définition de la légitime défense, qui reste basée sur la notion de simultanéité et de proportionnalité de la riposte. Elle a le mérite de donner un coup de projecteur sur les violences, notamment conjugales, faites aux femmes.