Apocalypse, no !

Mais quelle mouche, ou quelle araignée a donc piqué Olivier Véran à l’issue du Conseil des ministres dont il était chargé de faire le compte-rendu mercredi dernier ? Cédant à une pulsion littéraire et voulant marcher dans les pas d’illustres prédécesseurs, le voilà qui développe un argumentaire contre la contestation populaire de la réforme des retraites sous la forme d’une anaphore digne de François Hollande (moi, président). À l’entendre, « mettre la France à l’arrêt » comme le souhaitent les syndicats et la majorité des Français, entraînerait des catastrophes sur tous les plans, qu’il s’est mis en devoir de décrire dans les moindres détails.

La beauté cachée des laids

Faudra-t-il réécrire la chanson de Gainsbourg, qui savait pourtant de quoi il parlait, puisque l’homme à la tête de chou comme il se surnommait lui-même avait séduit les plus belles femmes de son époque ? La question se pose sérieusement quand on apprend que la maison d’édition anglaise Puffin a jugé indispensable de « corriger » les textes de Roald Dahl pour les rééditer en 2022 sans risquer d’y laisser des expressions pouvant être considérées comme offensantes par telle ou telle catégorie de la population.

Tintin au Congo

Même si la ressemblance physique ne saute pas aux yeux entre le président de la République française et le personnage inventé par Hergé, les deux figures ont toujours été rapprochées dans mon esprit. Cette espèce de complexe de supériorité candide affichée par Tintin me parait exacerbée dans les positions d’Emmanuel Macron, sûr de son bon droit et de sa supériorité intellectuelle sur tous ses interlocuteurs. La tentation était donc irrésistible d’évoquer la bande dessinée à l’occasion de la visite diplomatique de la France au Gabon, en Angola, au Congo-Brazzaville et en République démocratique du Congo.

Les députés anonymes

Ils sont au nombre de 577, mais, soyons honnêtes, combien d’entre eux sont connus du grand public ? À part celui de leur circonscription, et encore, les Français seraient bien incapables d’en citer plus d’une poignée. Ce sont donc pour la plupart des anonymes, et les récents débats à l’Assemblée nationale semblent indiquer qu’ils cherchent désespérément à se faire un nom pour exister, ce qui explique pour partie les violences verbales des uns et des autres, relayées par les réseaux sociaux. Sans que l’on sache si c’est une cause ou une conséquence de l’âpreté des débats, il semble que la consommation d’alcool à la buvette ait augmenté de façon exponentielle dernièrement.