Le dessous des cartes

Après le « silence radio » que j’évoquais ici même mercredi dernier sur la libération prochaine de Sophie Pétronin, Française détenue en otage au Mali, c’est le tintamarre médiatique qui s’est installé sur toutes les antennes, y compris celles qui s’étaient bien gardées de dire quoi que ce soit jusque-là. Quant aux autorités françaises, elles n’ont fait leur réapparition qu’une fois l’humanitaire rapatriée sur le sol français, et encore, le président de la République et le ministre des Affaires étrangères se sont contentés de faire acte de présence, sans prendre la parole.

La fin des godillots ?

Quand les députés macronistes ont été élus en juin 2017, dans la foulée des présidentielles, la tentation était grande de les traiter de « godillots » puisqu’ils se revendiquaient d’un attachement sans faille envers leur leader et se déclaraient, comme lui, « en marche » vers un avenir qu’ils espéraient radieux. Comme les soldats de Crimée équipés par Alexis Godillot et beaucoup plus tard les fidèles du Général de Gaulle votant sans le moindre état d’âme tous les textes soumis à leur ratification, les députés de la majorité avaient jusqu’ici marché au canon, sous la menace d’excommunication au premier lever de sourcil.

La politique de l’autruche

Vous la connaissez, elle consisterait à se mettre la tête dans le sable pour supprimer un danger qui disparaîtrait du simple fait d’être caché. C’est tout le contraire de ce que j’ai pu voir mardi dernier sur le plateau de Quotidien, une émission de divertissement suivie en moyenne par 2 millions de téléspectateurs. Yann Barthès, l’animateur de ce talk-show, y a donné la parole à Lilie, une enfant de 8 ans, née sous une identité de garçon, et qui a la conviction d’être une fille depuis l’âge de 3 ans. 

Silence radio

La dernière otage française encore détenue dans le monde, l’humanitaire Sophie Pétronin, serait libre et en cours de rapatriement, d’abord à Bamako, où son fils s’est rendu hier pour la chercher, puis en France, où elle devrait être soignée après ces près de 4 années de détention, alors qu’elle est âgée de 75 ans et atteinte d’un cancer. Ces informations, il vous faudra une loupe dans la presse aujourd’hui pour en trouver la trace, car elles proviennent exclusivement de la famille. Pas un mot du Quai d’Orsay ou du gouvernement qui poursuivent une politique de black-out sur le sujet.